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Si un être...

par L'écrivain masqué

Si un être, quelque part, par un jour d’orage, un de ces jours à l’atmosphère grise, lumineuse et chargée, engluée dans un brouillard torride, une haleine chaude soufflée par un Dieu invisible,

si un homme, une femme ou peut-être même un animal aux yeux scintillants de lueurs fauves jetées comme des éclairs

et que cet être, homme, femme, animal, venait à observer ses congénères,

oui si, las des crimes perpétrés par les siens, en retrait, aux aguets, cet être reniait ses semblables,

peut-être alors se dresserait-il de tout son corps, aspiré vers le ciel et, enfin, un rugissement terrible s’arracherait de sa gorge, un cri primaire exprimant la révolte, un cri d’alerte, l’alarme d’un danger…

Mais comme il n’en est pas ainsi, comme chaque jour les hommes, les femmes, les animaux continuent de vaquer aux occupations propres à leurs espèces, insensibles à la colère sourde d’un ciel d’orage, comme si de rien n’était, telle une population, une civilisation, une horde qui n’arrive pas à stopper sa propre course vers la destruction,

puis, qui, finalement, lorsqu’un jour, un cri se fait entendre, un cri d’alerte si intense qu’il touche les consciences et qu’un instant enfin la horde se tourne, et d’un même cœur se campe de tout son corps et d’un même cri se lie et s’unie.

Déjà, certains, homme, femme, animal, s’avancent, s’arrachent à leur vie pour partir, recommencer ailleurs, autrement, tandis que chez les autres le cri se tari, plus ténu, plus diffus, puis disparaît.

Alors la vie reprend son court. Dans le silence et dans l’oubli jusqu’à ce qu’un jour,

quelque part, un être soit touché par ce quelque chose de fiévreux qui flotte dans l’air, comme il en est ainsi chaque jour d’orage.

 

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