Ode au zéro.
Le zéro est un héros maudit.
Le zéro c’est moi quand je doute.
C’est toi, c’est lui et ce sont eux aussi.
C’est le vilain petit canard qui a le Oooh ! pour frère.
C’est celui que tout le monde fuit.
Car le zéro roule sa bosse sur la route des médiocres.
Lorsqu' il croise son ami le froid,
Il ondule entre glace et eau,
Il devient coquet et se poudre la face.
Quand le zéro attire dans sa sphère ovale,
Comme la bouche du vent qui souffle un chant glacial,
C’est un vide béant qui fascine, émerveille,
Alors, d’hypnotiques ondes scandent le zéro soleil.
Le zéro nous aspire et nous happe dans son halo fragile.
Il est une ronde dans laquelle tournoient d’autres mondes.
Des mondes souterrains, en deçà du visible.
Le zéro c’est un œil avec son cerne tatoué et son sourcil levé.
Il est un début et il est une fin.
Roi du compte à rebours
Il est à l’aube de nos jours
Arborant une mystérieuse tiare- éphéméride
Il siège et demeure inchangé.
Parfois, du zéro naît l’oubli
Comme une parenthèse, un repli,
Un enclot, refuge du néant,
Et pourtant porteur de promesses.
Ajouté à une boisson quelconque,
Il peut être une bulle légère et pétillante
Pour ceux qui ne veulent rien.
Nombreux sont ceux qui le convoitent
Car, multiples et bien alignés
S’ils suivent certains leaders chiffres
Ils pèsent lourd sur du papier.
C’est un fin stratège.
Il absorbe, multiplie, décuple, annule, inhibe…
Le zéro a la valeur que chacun veux bien lui donner
Finalement notre héros maudit,
Ce jeune héros cité,
Il se nomme aussi GENEROSITE
(Et ceci est son ode).