La mécanique du souvenir.
La prise est branchée, l’interrupteur allumé. La séance de cinématographie interne peut commencer. Le fil d’images et d’émotions est déroulé.
Flash oculaire, olfactif, sensitif. Lorsqu’un lieu, un contexte, une musique, un grain de chose se prend dans l’engrenage de nos pensées et fait écho avec autre chose enfoui quelque part.
Une résonnance se crée, d’abord bruissement, puis murmure. Le souvenir remonte, s’exhale, remplit la chambre de notre esprit.
Projection d’un moment enfoui qui flotte, timide, éthéré.
Fantôme fragile, trésor inestimable, indompté et fuyant. Papillon aux ailes poudrées de poussières du passé qui oscille entre l’évanescence et la persistance.
Dans nos têtes, derrière nos yeux, ils fleurissent, ils volent, ils conjurent pour un bref instant le réel, le présent.
Ils brisent la ligne du temps et nous transportent hors de sa portée. Le temps d’une cure de jouvence éphémère.