La lune soleil

Posté dans le rectangle ouvert de ma fenêtre, j’attends dans le tapis infini de l’ombre. Par ce mois d’août où les étoiles filantes sont parties défiler ailleurs, j’observe cette lune qui jette sans cesse son raz de marée de lumière, un flot vaguement interrompu par les rouleaux éthérés des nuages. Les verts camaïeux de la campagne se sont ornés de reflets bleus. Frais, vivace et volage, un parfum de fleur rode, émanant de partout. Tel les coraux de la mer, les fleurs, bouches closes, murmurent une ode à la lune, leurs essences odorantes remplissent l’air de notes gourmandes.

Mon œil caresse la volupté de la nuit, celle-ci semble vouloir prendre corps là maintenant, dehors. L’air, d’un poids égal de fraîcheur et de douceur, pourrait presque devenir palpable. Comme une eau suspendue, invisible, immatérielle. Tout simplement, humide, douce, parfumée et bleutée.

Lune, astre clair, j’admire avec joie la pureté de tes rayons et perçois à travers tes voiles ta force incommensurable qui œuvre en grande discrétion.